Les signes de reconnaissance, un acte de bienveillance!
Pour commencer, quelques prises de conscience !
- Savez-vous que les signes de reconnaissance forment la base de toute communication ? En famille, entre amis, avec ses collègues, avec les gens qui vous entourent. Autrement dit avec le monde !
- Savez-vous que ces signes de reconnaissance, s’ils sont bien utilisés, peuvent permettre à la personne qui les reçoit, de grandir, de monter en compétences, de développer l’estime d’elle-même, sa confiance en elle et son état de bien-être général ?
- Mais également, pour la personne qui les donne, d’enrichir son intelligence interpersonnelle, de construire de solides capacités de gestion collaborative, d’entretien motivationnel et de satisfaction.
- Savez-vous que ces signes de reconnaissance, s’ils ne sont pas utilisés à bon escient, peuvent littéralement détruire la personne qui en est lésée ? A tel point de provoquer la mésestime, la perte de confiance, le manque de motivation, le burn-out et la souffrance psychique ?
- Mais également créer, chez la personne qui ne les donne pas, un sentiment de justicier, de pouvoir, d’impunité et de non responsabilité.
Tout cela fait partie, entre autres principes, de ce qu’on appelle l’analyse transactionnelle*. Créée en 1958 par le médecin psychiatre et psychanalyste Eric Berne, cette théorie vise à permettre une prise de conscience ainsi qu’une meilleure compréhension de « ce qui se joue ici et maintenant » dans les relations entre deux personnes et dans les groupes. Elle part du principe que chaque personne est fondamentalement positive, son but est d’aider à reprendre le contrôle vers l’épanouissement.*wikipedia
Les quatre types de signes de reconnaissance
Eric Berne met en évidence ce besoin vital de bénéficier de signes de reconnaissance, au même titre que le besoin d’air ou de sommeil. Il utilise le terme de « stroke » (frapper, caresser, toucher) désignant une unité de reconnaissance.
Il en distingue 4 types : positifs ou négatifs, conditionnels ou inconditionnels.
La manière de les utiliser aura des répercussions directes dans la communication, en générant soit une énergie positive et créative, soit une énergie négative et dévalorisante.
Un signe de reconnaissance est donc une unité d’attention envers une personne, par exemple :
- Positifs :
- Un bonjour, un sourire, un regard
- Une écoute attentive, de l’empathie
- Un compliment, un encouragement, une valorisation
- Une accolade, un baiser, une poignée de main
- Un conseil, un clin d’œil, un « wow »
- Etc…
C’est une source d’énergie positive, qui procure un état de bien-être et d’estime de soi.
- 2.Négatifs :
- Un geste brutal, une gifle, un soupir
- Une dévalorisation, une méchanceté, une injure, un reproche
- Une « engueulade », une attaque verbale
- Une négation, de l’abaissement
C’est une source d’énergie négative, qui procure un sentiment d’infériorité et de mésestime.
3.Conditionnels:
- Un comportement
- Une action
- Une activité
- Un résultat
- Une mise en œuvre
- Une réalisation
- Etc…
C’est factuel, précis, circonstancié, lié à la réalisation d’une tâche. Il concerne donc le faire.
4. Inconditionnels:
- Jugement de valeurs
- Jugement de personne
- Jugement social
- Du non mesurable et non palpable
- Un état psychique ou physique
- Une attitude
- Etc…
C’est lié directement à la personne, à son statut d’être humain, avec jugement de ce dernier. Il concerne donc « l’être »
Comment sont-ils donnés au quotidien ? Quelques exemples concrets!
1. Signes négatifs inconditionnels: tu es nul, à chaque fois tu fais de la m…, tu ne sais pas te prendre en mains, tu ne fais que des erreurs, tu nous ralentis, tu es toxique, tu ne fais rien de bon, quelle galère, quel poids…
Les exemples sont nombreux et c’est la réalité que vivent de nombreuses personnes chaque jour dans leur travail ou dans leur relation familiale et amicale.
Il s’agit ici d’attaques violentes, non objectivées et non conditionnées à une tâche ou une activité ! Elles ont pour seul but de dénigrer et de rabaisser la personne dans son statut d’être humain respectable.
A force de répéter ce genre de phrases, le cerveau les assimile et la personne finit par se convaincre elle-même qu’elle n’est pas capable ou qu’elle est nulle. Elle parviendra à saboter elle-même son travail pour justifier inconsciemment son « statut » négatif.
Il s’agit du pire signe à donner ou à recevoir tant il touche à la personne dans son statut d’être humain. Les dégâts peuvent êtres énormes, à tous niveaux.
Ce signe n’autorise aucune possibilité de réaction ou d’adaptation de la part de la personne attaquée. Elle n’a aucune latitude pour proposer des changements.
2. Signes de reconnaissance conditionnels négatifs: ton travail ne correspond pas à ce que j’ai demandé, je constate des erreurs dans le traitement de l’information, la manière dont tu as réalisé ce powerpoint ne met pas en évidence…, ce tableau manque de précision et clarté…
Il s’agit ici de remarques faites à l’égard de l’exécution d’une tâche. Ce sont des faits observables et mesurables liés à la réalisation ce celle-ci. La personne n’est pas attaquée dans son statut d’être et possibilité lui est donnée de pouvoir y réagir de manière constructive et d’adapter sa posture et son travail.
Un exemple : Ton tableau excel manque de précision, certains éléments n’apparaissent pas, notamment….
Possibilité de réaction : ho, je suis désolé(e), je pensais avoir mis en avant les éléments nécessaires. Que souhaitez-vous que je fasse en plus de manière à le rendre conforme à votre demande? Par ailleurs, je vais vérifier toutes les données…
Ce signe permet donc à la personne concernée de réagir et de proposer des pistes d’amélioration. Soit en posant des questions qui permettent de « requalifier » les attentes soit en prenant elle-même l’initiative.
C’est une démarche ouverte et responsabilisante, qui permet des prises de conscience et autorise progrès et montée en compétence.
3. Signes de reconnaissance inconditionnels positifs: tu es génial, tu es un crack, ton travail est exceptionnel, quel boulot de malade, ça déchire, qu’est-ce que je t’adore, toi…
Au même titre que les signes négatifs, il s’agit ici de réflexions qui portent sur des jugements de valeur concernant la personne. On pourrait se pose la question : « en quoi suis-je exceptionnel ? en quoi mon travail est-il remarquable ? Est-ce de l’ironie?…
Ces éléments n’apportent rien de constructif et surtout peuvent engendrer un sentiment d’auto-satisfaction de la personne concernée sans se rendre compte qu’elle peut également être victime de manipulation. En effet, cette manière de procéder peut servir à valoriser artificiellement la personne de manière à mieux la contrôler.
Ce signe « atomise » l’autre dans la condition qui lui a été imposée sans lui donner l’occasion de réagir. Pourquoi le ferait-elle dès lors que tout semble parfait ?
C’est une posture dangereuse, qui nécessite un grand esprit critique et une grande prise de recul de la part de la personne qui le reçoit !
4. Signes de reconnaissance conditionnels positifs: j’apprécie la manière dont vous avez traité l’information, vous négociez les contrats de manière très adroite et avec une belle argumentation, je souhaiterais vous confier les prochains, vous réalisez des powerpoints extrêmement clairs et compréhensibles…
Il s’agit ici de remarques liées à un objectif à atteindre, qu’il soit technique ou relationnel. Au même titre que les singes de reconnaissance conditionnels négatifs, celles-ci reposent sur des observations mesurables, parfois quantifiables et touchent à l’accomplissement d’un travail et non à la personne.
Celle-ci a l’occasion de pouvoir réagir, agir, adapter.
Un exemple : je vous remercie, je suis touché par vos remarques positives et cela m’incite à continuer de la sorte. Ou je suis content que vous appréciez ce travail, pourtant je ne me suis pas senti à l’aise en le faisant…
Il s’agit d’une démarche d’ouverture et de valorisation qui permet à la personne concernée de prendre conscience, du recul mais également de formuler ses propres remarques quant aux sensations ou émotions ressenties. De même qu’aux suites à y donner.
Les bénéfices des signes de reconnaissance ?
- Permettent d’encourager ses employés, de les motiver
- Permettent de conscientiser les personnes face à des objectifs non atteints et de mettre en place des stratégies d’évolution ou de progression
- Permettent de valoriser un travail accompli, des procédures, des manières de faire
- Permettent de valoriser une attitude ou une posture
- Permettent de remettre en question pour progresser
- Permettent de récompenser, de reconnaître, de gratifier
- Génèrent une dynamique positive : modélisation de quelque chose qui a porté ses fruits
- Génèrent un sentiment d’estime de soi et de confiance en soi
- Stimulent la motivation à progresser encore et à se dépasser
- Permettent de mettre le doigt sur des choses à améliorer
- Etc…
Comment gérer les signes de reconnaissance ?
C’est Claude Steiner, un proche d’Éric Berne et un pionnier de l’analyse transactionnelle, qui a énoncé les cinq règles qui régissent l’économie de la reconnaissance :
- Demandez des signes de reconnaissance dont vous avez besoin.
- Donnez des signes de reconnaissance positifs et négatifs en évitant les signes de reconnaissance inconditionnels négatifs.
- Acceptez les signes de reconnaissance inconditionnels positifs, conditionnels positifs et négatifs qui répondent aux critères d’un signe efficace.
- Refusez les signes de reconnaissance inconditionnels négatifs et les signes de reconnaissance qui ne répondent pas aux critères précédents.
- Donnez-vous des signes de reconnaissance positifs et négatifs en évitant les signes de reconnaissance inconditionnels négatifs.
Les Signes de Reconnaissance obéissent à une règle humaine fondamentale : mieux vaut un Signe de Reconnaissance négatif que pas de Signe de Reconnaissance du tout. Autrement dit : tout mais pas l’indifférence ou le déni.
Utiliser les signes de reconnaissance c’est entrer en relation durable avec l’autre en donnant la possibilité à chacun d’adapter sa communication.
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